Devoirs faciles ou difficiles en premier : que choisir ?

Une consigne donnée dans certaines écoles recommande d’attaquer les exercices les plus ardus en premier. Pourtant, des psychologues de l’éducation observent que cette méthode ne convient pas à tous les élèves.

Des recherches récentes montrent que l’ordre dans lequel sont réalisés les devoirs influence la motivation et la qualité du travail final. Les stratégies efficaces dépendent parfois du niveau de fatigue, de la confiance en soi ou de l’âge.

Faut-il commencer par les devoirs faciles ou difficiles ? Un dilemme courant chez les élèves

Chaque soir, au moment d’ouvrir le cartable, la question revient : s’attaquer d’abord aux exercices qui coincent ou glaner quelques succès rapides avec les plus simples ? L’enfant hésite, les parents observent, parfois interviennent. Mais sous l’apparence d’un choix banal se cache un équilibre subtil entre niveau d’énergie, confiance engrangée depuis la sortie de classe et nature des tâches à accomplir.

On observe chez les élèves des tendances bien distinctes :

  • Certains préfèrent se mesurer en priorité aux tâches complexes. Profiter d’un esprit encore frais pour affronter les difficultés leur semble plus naturel : la concentration est à son apogée, la lassitude n’a pas encore gagné du terrain.
  • D’autres choisissent de commencer par les exercices les plus accessibles. Enchaîner quelques réussites dès le début nourrit la motivation et installe un climat de confiance, propice à la suite.

Côté parents, les recommandations varient. Chacun y va de son vécu : expérience du travail scolaire, souvenirs d’élève, intuition. Les enseignants, eux, insistent sur la nécessité de l’autonomie : laisser l’enfant tester, ajuster, tâtonner. L’heure des devoirs devient alors un terrain d’expérimentation. On se trompe, on recommence, on apprend à hiérarchiser, autant d’apprentissages aussi solides que la leçon du jour.

Plusieurs options existent, chacune avec ses atouts et limites :

  • Attaquer par les exercices les plus simples peut donner l’élan nécessaire, puis permettre de passer aux tâches plus longues ou abstraites avec un moral gonflé.
  • Plonger tout de suite dans le difficile mobilise une attention de qualité, mais le risque de blocage précoce existe si la difficulté paraît insurmontable.

La réussite scolaire s’écrit à petits pas, tous les soirs, entre tâtonnements, essais, réussites et nouveaux réglages. C’est là que se joue bien plus qu’une simple gestion du temps : une véritable construction de méthode.

Ce que disent les études sur l’ordre des tâches et la motivation

La question de l’ordre des devoirs fascine les chercheurs en éducation. D’après différentes études, la façon dont un élève organise son travail module non seulement sa concentration mais aussi sa ténacité sur la durée.

Première tendance : aborder les exercices les plus exigeants en début de séance permet de profiter d’une concentration maximale, notamment lors des premières minutes. L’esprit est encore vif, la lassitude absente, ce qui favorise les réussites dans les matières qui demandent du raisonnement ou de l’analyse. Cette stratégie convient bien aux enfants qui ont déjà une méthode structurée, capables de gérer la frustration d’un démarrage difficile.

À l’inverse, d’autres recherches mettent en avant l’intérêt de commencer par des tâches abordables. Rédiger en anglais une phrase simple, recopier un vocabulaire, relire un chapitre, tout cela crée un élan positif. Les petites victoires s’accumulent, la motivation s’installe, et la spirale du découragement est évitée. L’enfant entre dans une dynamique où chaque succès en appelle un autre.

Voici quelques points soulevés par les spécialistes :

  • La capacité de concentration d’un élève de primaire ne dépasse généralement pas vingt à trente minutes d’affilée.
  • Varier entre exercices complexes et tâches de routine, comme la mémorisation, permet de maintenir un bon équilibre et d’éviter la saturation.

En définitive, tout dépend du profil de l’enfant, de sa tolérance à la frustration, du type de devoirs à réaliser et même du moment choisi pour s’y mettre. Les enseignants conseillent souvent d’observer attentivement les réactions de l’élève, puis d’ajuster progressivement l’ordre d’exécution des tâches. C’est en testant qu’on affine la méthode la plus adaptée.

Techniques d’organisation éprouvées pour des devoirs plus efficaces

L’organisation des devoirs ne repose pas uniquement sur la volonté de l’élève. Elle gagne à s’appuyer sur des méthodes structurées, validées par des enseignants et des experts de l’apprentissage. Mettre en place des repères clairs à la maison, c’est limiter l’improvisation et instaurer un environnement rassurant.

Un planning hebdomadaire, adapté au rythme de l’enfant, reste un allié précieux pour gérer le temps. Nombre de familles optent pour une liste de tâches organisée :

  • Chaque exercice, chaque leçon à apprendre, chaque consigne trouve sa place sur une feuille ou dans une application dédiée. Cette vue d’ensemble apaise et permet de hiérarchiser facilement.

D’autres astuces permettent de fluidifier le travail :

  • Fractionner les exercices complexes en sous-tâches favorise l’avancée et évite l’impression d’être submergé.
  • Alterner entre courtes activités et moments de réflexion soutenue préserve la concentration sur la durée.
  • Prévoir des pauses régulières, toutes les vingt à trente minutes, aide à maintenir l’attention et la motivation.

Mettre en place une routine stable, dès la rentrée, pose un cadre sécurisant. Certains fixent un créneau précis, d’autres s’adaptent à l’emploi du temps de la famille. Ce qui compte : que le temps des devoirs à la maison soit annoncé et connu à l’avance.

Pour les enfants qui peinent à suivre ou accumulent les difficultés, solliciter un professeur particulier ou recourir à des cours sur-mesure peut apporter un soutien réellement individualisé. Ce type d’accompagnement, complémentaire au travail en classe, favorise la régularité, la compréhension et renforce l’autonomie au fil du temps.

Espace de travail avec devoirs et tablette

Conseils pratiques pour encourager l’autonomie et la persévérance au quotidien

Accompagner l’enfant vers plus d’autonomie demande patience et régularité. Confiez-lui progressivement la responsabilité de ses devoirs à la maison. Fixez ensemble des objectifs concrets, ni trop ambitieux ni trop modestes, en fonction de son âge et de ses capacités réelles. Échanger sur les attentes de l’école et les devoirs à effectuer chaque soir permet d’anticiper les obstacles et de préparer les stratégies adaptées.

Pour renforcer la gestion du temps, misez sur des outils visuels :

  • Un semainier affiché bien en vue, une application familiale ou un simple tableau blanc. L’enfant visualise ainsi clairement le temps consacré aux devoirs, mais aussi celui réservé aux loisirs.

Quelques pistes supplémentaires pour soutenir sa progression :

  • Faites le point avec lui sur ses forces et points de vigilance pour ajuster les méthodes d’apprentissage.
  • Encouragez la variété : lecture à voix haute, réalisation de schémas, utilisation de flashcards, rédaction de résumés.
  • Soulignez chaque avancée, même minime, afin d’entretenir la motivation et le plaisir d’apprendre.

Les parents sont là pour guider, pas pour faire à la place de l’enfant. Soutenez, rassurez, mais laissez-le expérimenter. Si un blocage persiste, faire appel à un tuteur ou se tourner vers le soutien scolaire en ligne permet de bénéficier d’un suivi personnalisé, souvent complémentaire à ce qui est proposé à la maison.

Les progrès scolaires se bâtissent sur la durée. En installant des rituels, en misant sur la persévérance et en adaptant les stratégies selon les besoins qui évoluent, l’enfant gagne en confiance et en efficacité. Ici, la constance l’emporte sur la pression : c’est elle qui, soir après soir, ouvre la voie aux réussites futures.